samedi 18 janvier 2014

Le dire ou pas ?

En réponse à to drop sky, sachant par ailleurs qu'il n'existe pas de bonne réponse, rien d'idéal et que chaque situation est différente...

Le dire ou pas, telle est parfois la question.

Pendant quelques mois, pour nous, c'était ça :

Pas tellement un choix de ma part à dire vrai. Je n'ai simplement pas eu à me poser la question ; mon Namoureux était sous le choc de la découverte de son OATS (enfin, à l'époque, il niait son OATS plutôt,mais ceci est encore une autre histoire), et autant dire qu'il ne fallait pas en parler, déjà entre nous (puisqu'il n'y avait, de son point de vue, pas de problème, il n'y avait donc rien à dire), et encore moins ailleurs.

Par chance, j'avais assez peu de questions de la part de mon entourage, si ce n'est pour mes "absences" liées aux examens qui ont commencé à s'enchaîner (et que perso, j'avais plus la tête à grand chose).

Et hop, grossesse d'une amie. Youpie ! Ah si si, j'étais vraiment contente pour elle et carrément dégoûtée pour moi.

Puis paf, super nouvelle, grossesse dans ma famille (bon, voilà, c'est fait, je suis tata... du côté de mon petit frère...). Alors là les amis... Les "c'est pour quand" ont commencé à pleuvoir. Et franchement, j'en pouvais plus. je t'épargne les questions sur la grossesse en cours (dont je n'avais pas forcément envie de parler tous les jours). Bref...

Parallèlement, les spermogrammes tout pourris s'enchaînant (tiens, ya 3 bestioles de plus, c'est cool, ah merde t'as vu le 99% d'atypiques ??), mon Namoureux et moi (j'avais pris de l'avance, mais je suis une fille, on a d*ctissimo nous...) on se rend bien compte qu'on n'est pas sortis de la merde l'auberge.

Et, petit à petit (moi d'abord, mais en accord avec Namoureux tu lui diras pas qu'en fait j'avais commencé un tout petit peu avant) j'ai fait mon "coming out". Et ça m'a fait du bien. Et même que Namoureux aussi, il a fini par s'y mettre (des mois après, je te l'accorde). Et qu'a priori, ça lui fait plutôt du bien (m'enfin, c'est un garçon hein, je peux pas complètement te dire ce qu'il pense et ce qu'il vit...).

Alors quand tu le dis, fais gaffe à toi quand même. Plusieurs réactions possibles et fréquentes :

-ouh là là, mais c'est pas grave ça !! De toutes les façons, il suffit de ne pas y penser/prendre des cachets/faire des trucs, tu sais, dans les éprouvettes/adopter en plus c'est cool t'évites les vergetures. Non c'est pas grave du tout. Mais vous êtes sûrs d'abord ? Non mais c'est pas grave. Ah mais quand même ça m'inquiète. Et si moi j'avais un problème ??

Donc voilà, ça, c'est la réaction de la nullipare. Qui t'affirme clairement que, dans ton cas, c'est pas grave. Mais qui, bizarrement, s'inquiète beaucoup pour se petite personne.

-ah oui mince, mais bon, tu sais, je connais quelqu'un qui a eu des bébés par FIV, du premier coup, et c'est fréquent maintenant/a adopté et c'est trop cool/a pris un chien...

En avant pour l'aventure. Toi qui aimes les histoires, tu vas être servie !!!!

-ah bon, mais tu voulais un enfant toi ??

Bah ouais...

-la fille pas nullipare/enceinte : non mais nous aussi on a galéré (3 mois), mais du coup, tu fais quoi ? parce que quand même, ne pas avoir d'enfants... Les enfants, c'est quand même la plus belle chose de la vie/crômignon/la seule chose qui compte.

Bon, là, tu ravales tes larmes et puis tu te casses un peu.

Maintenant que j'ai fini de te faire peur, t'as aussi plein de belles réactions, et bizarrement, j'ai peut-être eu plus de belles réactions de la part de proches de sexe masculin (oui oui, des garçons, tu as bien lu). Mais au final, de jolies choses dites, du soutien, du monde qui prend de tes nouvelles quand tu sors pleine de morve d'un examen à la c*n, des câlins, de jolis mots d'espoir...

Attention, le fait d'en parler ne t'épargne en rien les questions et réactions de marde. Mais cela te donne le droit d'espérer, après un peu de pédagogie, que les gens se calment. Voire, te comprennent. Et dans le cas contraire, puisque tu as joué le jeu, cela te permet de les envoyer chier paître quand ils te sortent une connerie (avant, je lançais le téléphone, maintenant, je réponds aux bêtises ! bon, enfin après avoir ramassé le téléphone que j'ai quand même lancé, mais chut).

Et puis, parfois, ça me donne le droit de me moquer complètement du fait que machine a eu une mauvaise journée parce que le métro était en retard/sa copine de bureau a perdu 3 kilos et pas elle/a filé ses collants. Que tout ça, c'est pas choupinou, mais que parfois j'ai juste besoin de penser un peu à moi, et j'ai plus besoin de faire semblant que "youpie la vie" !!

Et le dire m'apporte une dernière chose ; le sentiment de faire avancer quelque chose. Je ne sais pas bien expliquer le pourquoi du comment, mais c'est comme si tenter de faire preuve de pédagogie (et il en faut sérieux...) me permettait de faire d'un malheur quelque chose d'un peu positif (je suis peut-être celle qui permettra à une autre PMette de s'épargner 2 ou 3 remarques déplacées...).

Pour compléter et essayer d'être juste, il faut savoir que ces derniers temps, j'avais recommencé à me taire (d'autres soucis ailleurs, pas envie de "me plaindre" dans ce contexte), mais c'est devenu trop lourd pour moi, et autant dire que ça coule à flots en ce moment.



Bref, je n'ai pas de conseils à donner, encore une fois, je pense que c'est à chacun de faire ce qui lui semble le mieux et d'aviser, le tout étant peut-être de se mettre d'accord au sein du couple...

To drop sky, je te souhaite juste que les jours à venir te permettent de rendre cette question caduque grâce à une bonne nouvelle.

Pour ma part, une nouvelle question se pose : que faire/dire au boulot... Parce que là, je sèche...

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