vendredi 14 mars 2014

Le dire (au taf) ou pas ?

Bon, d'une manière générale, je suis devenue très PMA-communiquante. Ca me détend, les jours où je n'arrive plus à faire semblant. Je communique, j'explique, en plus ça me donne l'impression de faire un truc positif, et tirer quelque chose de positif de l'infertilité, même si ce n'est que ça, ça fait du bien.

Bon, mais tout ça, c'est HORS BOULOT.

Mais je t'ai un peu parlé de mon boulot ici. Et la possible FIV (j'y crois, mais au conditionnel, je commence à connaître le truc là !) approchant, le stress est à son comble, et je cogite de plus en plus sur le boulot (cogiter sur le boulot m'évite de cogiter sur le résultat de cette possible FIV, et donc sur l'échec, donc merci comme moi de faire semblant que l'essentiel c'est le taf là. Thanks).

Pour l'instant, le boulot ne sait RIEN. C'est à dire que j'ai déjà appelé d'une salle d'examen en petite culotte pour dire que j'arrivais un chouïa en retard, j'ai déjà posé plein de demi-journées, j'ai déjà assuré en réunion alors qu'on venait tout juste de me compter mes follicules du dedans, j'ai déjà envoyé de beaux mails bien pros deux heures après une AG, donc je fais bien le lien entre la PMA et le boulot, mais le boulot lui ne fait pas le lien du tout. Quand je pense que ce sont juste les bleus aux bras qui ont failli me faire prendre !!

C'est une lutte de chaque instant que de gérer les deux sans me trahir (ya que moi qui me retrouve dans des situations de dingue pour prendre mes RDV cachée au bureau ?? Tu sais, les prises de RDV pour lesquelles tu dois causer de ton cycle !!!). Une lutte pour l'instant plutôt bien gérée, à mon avantage, mais je m'épuise, et je sais que je n'ai même pas encore vraiment commencé la PMA. Et qu'une FIV, ça risque d'être compliqué à cacher (et non, je n'ai pas la possibilité de poser 3 semaines de congés sur cette période).

Alors, c'est comment qu'on fait-y ?

Etudions les options :

-Je continue à feinter. J'imagine que c'est un jeu de cache-cache, et je me marre. Bon en fait, ça ne fait pas trop rire. Et ma crainte c'est qu'on me pose des questions, ma crainte c'est de passer pour une lâcheuse, de passer pour la fille qui lève le pied pile quand il ne faut pas. Et ça c'est pas cool.

-Je dis que j'ai des "soucis" qui vont occasionner quelques petites absences imprévisibles, que je m'en excuse, que je m'engage à toute faire pour que cela impacte le boulot le moins possible, toussa toussa. ça peut passer. Cela entretient juste un mystère pas terrible, qui peut vite conduire dans les bureaux à "dis donc t'as vu la tête de Milie ? A priori elle n'en a plus pour longtemps". Cela peut aussi entraîner des questions (les gens sont curieux hein, yen a pas beaucoup qui se contentent de "j'ai des soucis merci d'excuser mes retards et absences injustifiés sur 3-4 semaines"). Et moi je ne sais pas trop mentir, et je suis un tout petit peu à fleur de peau en ce moment.

-Je m'invente un problème de santé qui peut vaguement expliquer mes absences et ma tête. Mais alors là faut vraiment mentir. Et pour moi c'est la croix et la bannière (putain, heureusement que je joue pas au poker).

-J'y vais cash. Et là, je peux m'en sortir bien (compréhension et pas d'intrusion, facilitage de la vie, et j'en aurais bien besoin) comme je peux tout perdre (encore une qui veut pondre, et qui nous emmerde avant même le début de sa grossesse, quelle plaie faudra penser à s'en débarrasser la prochaine fois).

Alors bref. ça me tracasse pas mal tout ça !

20 commentaires:

  1. J'ai du mal à conseiller car ici étant en congé sabbatique je n'ai pas eu à gérer le problème (et du côté du Barbu, beaucoup de papas fiv dans son entourage pro plus une grande compréhension du fait qu'il est ma seule famille à l'étranger).
    Il est évident que tout dévoiler n'est pas évident, je crois que je saurais pas me résoudre à dire cette vérité car pas envie que tout le monde soit au courant de "ça". Après peut être est-il possible de dire qqch genre 15 jours avant la FIV que tu dois avoir certains RDV médicaux (les échos de contrôle) et peut être que tu auras un arrêt pour une opération bénigne (la ponction) en fonction des résultats des premiers RDV...
    C'est une suggestion après je pense que tu es la mieux placée pour savoir si l'on va te croire, si tu vas savoir te contenter de dire ses demi vérités sans paraître louche etc...

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    1. Coucou toi. J'espère que tu vas bien !
      Merci pour ton petit mot. Il va de toutes les manières falloir que je prenne sur moi pour "en parler", même si je peux tenter de cacher le "fond du dossier", car si FIV il y a, je ne pourrais plus gérer mon planning... ah les galères... bises

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  2. Sans tout dévoiler pour ne pas avoir tout le bureau qui compte tes dates de tentative à ta place, je te suggère de dire que tu as quelques soucis de santé, rien de grave (pour ne pas qu'ils te pensent à l'article de la mort ou contagieuse et t'évitent comme une paria), mais qui nécessitent des rendez-vous médicaux. A toi de voir ensuite quels détails tu veux lâcher ou pas, tout en restant vague : des examens, un traitement, une petite opération...

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    1. Ah oui, ça de toutes les manières, je ne compte pas en parler à tout le monde, ce serait trop dur à gérer... Remarque si je deviens une paria, cela me fera moins de réunions ;-)

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  3. Réponse 2 : des petits "soucis" qui occasionneront des absences
    C'est ce que je disais au boulot, personne n'étant au courant sauf ma chef que je soupçonne d'être passée par la PMA et ma collègue dont j'ai déjà parlé.
    Après je n'ai pas de questions car je ne parle jamais de ma vie privée.
    C'est difficile de jouer a cache cache au boulot mais ça m'était vital.
    Après c'est à toi de voir si ça t'ennuie ou pas d'omettre la vérité ou si tu préfères la dire.

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    1. C'est "chouette" si au moins ta chef peut être comprehensive du fait de sa propre histoire. Tu as idée de soucis de santé qui peuvent occasionner des contraintes du même style qu'une FIV ?

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  4. en ce qui me concerne etant libérale je n'ai pas ce souci là!

    par contre pour en avoir parler avec de nombreuses personnes en PMA, elles etaient toutes contentes d'en avoir parler au moins a leur patron de la PMA pour qu'il comprenne les absences et tous ca!

    mais bon apres ca depend de beaucoup de choses

    des bises

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    1. C'est clair que quand on le dit et qu'on tombe sur quelqu'un de compréhensif, c'est l'idéal !! des bises aussi madame la libérale :-)

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  5. C'est pas que je ne veuille pas te conseiller mais fais comme tu le sens ! Perso j'en avait parlé à mes 2 collèguamichéries et ça me faisait du bien. Je n'avais rien dit à ma responsable directe (qui à 2 enfants mais privilégie sa carrière pro et ne savoure pas sa chance d'être mère). Par contre j'en avait parlé à ma responsable de secteur (la grande chef) qui m'a avoué avoir eu quelques soucis elle aussi. J'y avais été contrainte sachant que je prévoyais de partir. Elle avait été très à l'écoute, respectueuse, et ne l'a pas répété à ma responsable.
    Je pense que ça dépend de l'ambiance, la situation, le feeling aussi...
    Bises

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    1. hé !! moi aussi j'ai un collègue ami chéri au parfum (et heureusement effectivement, car ce serait très très dur de faire semblant non stop...). Je vais effectivement finir par y aller au feeling, j'espère que ma spontanéité ne m'attirera pas trop d'ennuis ! bises

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  6. j'ai fait le choix d'en parler à ma chef. Pour les autres, ils savent seuelment que j'ai un petit souci de santé qui justifie mes absences plus ou moins longues.
    A côté de l'aspect "pratique", il y a aussi l'affectif pour nous. De manière générale, nous avons fait le choix de n'en parler qu'à quelques personnes car si le début de grossesse n'aura pas été "normal" car médicalisé, nous souhaitons vivre la grossesse (si elle arrive un jour) de manière la plus normale possible, càd attendre les 3 mois avant de l'annoncer, suprprendre tt le monde avec l'annonce, ce genre de choses.
    Bisous

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    1. Je vous la souhaite votre belle annonce Biquette !! de tout coeur ! bisous

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  7. Je ne sais que te dire, ça dépend tellement de la boite et de l'ambiance de travail.
    Ici je l'ai dit, et au final ce fut une erreur (ou moitié d'erreur). Dans ma boite la vie perso est très (trop) présente, la distinction vie pro/vie perso n'est pas faite. C'est tout, c'est comme ça, et ca ne pose pas de problème quand tu n'as pas de soucis.
    Quand je l'ai dit, j'ai d'abord fait ta méthode 1, puis ça a duré (donc nécessité de s'excuser), donc la 2, puis ça a continué à durer (donc necessité d'expliquer le souci pour ne pas affoler et qu'on ne pose plus de question), donc la 3.
    A tort, j'ai pensé qu'en expliquant ce serait clair et qu'on me foutrai la paix, ça c'est passé comme cela quelques mois, mais ça a duré... et les questions de "où j'en étais ? " "si je pouvais me déplacer dans 3 mois durant 3 sem' à l'étranger, est ce que ca va aller avec tes traitements ? d'ailleurs vous en êtes où ? " etc... se sont posées.
    De la curiosité, trop. En novembre j'avais le sentiment que chaque fois que je donnais une absence mon boss m’imaginait en train de faire une écho et savait que j'étais en train de tenter de procréer. La curiosté, trop, et il ne s'est pas rendu compte qu'elle devenait malsaine. Alors j'ai dit que c'était intime et que je ne souhaitas plus en parler (et je regrette que le code du travail n'ait pas de ligne sur la PMA).
    Voila, au début je me suis senti soulagée, et ensuite (ça fait plus d'1 an et demi qu'ils savent), je me suis sentie dilapider le reste de l'intimité qu'il me restait. (et là je n'ai qu'une envie c'est partir car ils en savent trop pour moi).
    Bref, je pense surtout que ça dépend de tes collègues et boss. Mais ça au final on ne le sait qu'après.
    Bises

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    1. Bounty Caramel14 mars 2014 à 16:06

      Ah oui, et j'ai appris par une collègue qui a été licenciée que tout le monde sait. désormais je ne dit plus un mot, et si le perso n'existe plus dans ma façon d'être, je suis devenue froide, tant pis, moi je me sauve.
      Voila...

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    2. Merci beaucoup pour ce partage d'expérience... ça fait réfléchir... c'est vraiment degueulasse que ton intimité ait été jettee en pâture... comme tu le dis, nous devrions être un minimum protégées par le code du travail.

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  8. Pour moi aussi le problème se pose, des amies m'ont dit "le boulot tu t'en fous c'est toi et ton projet personnel qui comptent". Oui je suis entièrement d'accord. Mais je sais que je vais mettre mes collègues dans une situation ultra difficile parce que nous sommes déjà en nombre insuffisant, et c'est vrai que ça me fait ch***. Pour l'instant je n'y pense pas trop, vu que j'attends (hahaha). Ce que je sais c'est que je vais éviter d'en parler à ma chef, car elle est du genre à ne pas comprendre que mes collègues prennent un jour de congé pour enfant malade. Il va falloir que j'invente. Je vais en faire un article aussi car ma situation est un peu complexe. Bisous

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    1. C'est vrai qu'un projet d'enfant, surtout dans nos situations, ça passe avant tout... mais il faut bien travailler, et fragilisees comme nous pouvons l'etre, le boulot peut constituer une vraie soupape alors... ça fait peur. J'espère que tu vas t'en sortir aussi ! bises

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  9. Pour ma part, j'ai fait le choix d'en parler à mon chef assez vite parce que je ne voyais pas comment expliquer la quantité d'absences que je sollicitais de façon plus ou moins impromptue. Il a toujours été très compréhensif et pas invasif. La secrétaire est au courant aussi (et elle est parfaitement discrète). J'ai aussi mis les collègues de mon équipe au courant à cause des pb de répartition des tâches: il fallait bien que j'explique pourquoi j'allais moins m'investir et ne souhaitait pas avoir de classe à examen par exemple... Ils sont un vrai soutien pour moi, n'hésitant pas à me rappeler que ce projet doit passer avant tout le reste. Un de mes collègues vit cela lui aussi, du coup nous échangeons beaucoup. Mais c'est une vraie chance que les collègues que j'ai.

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  10. Pas facile de t'aider parce que ça dépend vraiment de ta boîte, de ta relation avec les supérieurs, avec les collègues... Mais la deuxième idée me semble pas mal...
    Bon courage pour la décision.
    Bisous

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  11. Je n'en ai jamais parlé, à aucun de mes chefs. J'ai prétexté un mal de dos carabiné pour mes arrêts ponction. Je faisais les prises de sang tôt le matin, avant de venir et les échos entre midi et 2. Ca a été le plus discret possible. Comme ça, pas de questions, pas de curiosité mal placée, pas d'intrusions dans ma vie privée...
    Si c'était à refaire, je referai pareil.

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